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Infogérance serveur : quelles responsabilités exactes pour le prestataire ?

L’infogérance serveur est souvent présentée comme une solution de tranquillité : externaliser la gestion de ses serveurs pour se concentrer sur son activité. Dans les faits, la réalité est plus nuancée. Lorsqu’un incident survient — panne, faille de sécurité, indisponibilité critique — une question revient systématiquement : qui est réellement responsable ?

C’est précisément sur ce point que de nombreuses entreprises, notamment les PME, découvrent un décalage entre leur perception de l’infogérance serveur et la responsabilité réelle du prestataire.

Pourquoi la notion de responsabilité est centrale en infogérance serveur

Un serveur n’est jamais un simple équipement technique. Il porte des données, des applications métier, parfois l’ensemble du système d’information. Externaliser sa gestion revient donc à déléguer une partie du cœur opérationnel de l’entreprise.

Or, délégation ne signifie pas abandon de responsabilité. C’est là que naissent les incompréhensions. Beaucoup d’entreprises pensent confier « l’entière responsabilité » au prestataire. En réalité, l’infogérance serveur repose sur un équilibre subtil entre responsabilités techniques, contractuelles et partagées.

Ce que recouvre réellement l’infogérance serveur aujourd’hui

Du simple maintien en conditions opérationnelles à la co-responsabilité IT

Historiquement, l’infogérance serveur se limitait souvent à :

  • surveiller le serveur,
  • redémarrer en cas de panne,
  • appliquer quelques mises à jour.

Aujourd’hui, les attentes ont évolué. Les entreprises attendent du prestataire qu’il anticipe, conseille et sécurise, pas seulement qu’il répare.

Dans les missions les plus matures, le prestataire devient un acteur de la gouvernance IT, au même titre qu’un DSI externalisé.

Serveur on-premise, cloud, hybride : des responsabilités variables

Les responsabilités ne sont pas les mêmes selon l’environnement :

  • Serveur on-premise : forte responsabilité sur l’exploitation, mais dépendance à l’infrastructure physique du client.
  • Cloud : responsabilité partagée entre hébergeur, prestataire et client.
  • Hybride : complexité accrue, donc zones de responsabilité souvent mal définies.

C’est précisément dans ces architectures hybrides que les litiges apparaissent le plus souvent.

Responsabilités contractuelles : ce que le prestataire doit garantir

Disponibilité et continuité de service

La première responsabilité attendue concerne la disponibilité du serveur. Mais attention : disponibilité ne signifie pas absence totale de panne.

Le prestataire s’engage généralement sur :

  • un taux de disponibilité,
  • des délais d’intervention,
  • des procédures de reprise.

Tout cela est encadré par des SLA (Service Level Agreements). Sans SLA clairs, la responsabilité devient floue.

Sécurité du serveur et protection des données

La sécurité est aujourd’hui au cœur de l’infogérance serveur. Le prestataire est responsable de :

  • la mise à jour du système,
  • le durcissement du serveur,
  • la surveillance des menaces connues.

En revanche, il n’est pas toujours responsable :

  • des usages internes à risque,
  • des mots de passe faibles,
  • des décisions de non-investissement en sécurité.

C’est souvent là que le fossé se creuse entre attentes et réalité.

Maintenance, mises à jour et gestion des incidents

La maintenance serveur fait partie intégrante de la responsabilité du prestataire :

  • correctifs de sécurité,
  • mises à jour critiques,
  • supervision proactive.

Mais encore une fois, tout dépend du périmètre contractuel. Un prestataire sérieux documente précisément ce qu’il fait… et ce qu’il ne fait pas.

Ce qui n’est PAS automatiquement de la responsabilité du prestataire

Décisions métier et arbitrages budgétaires

Un prestataire d’infogérance serveur peut alerter, recommander, conseiller. Mais il ne décide pas :

  • du budget alloué,
  • du niveau de redondance,
  • des choix stratégiques métier.

Lorsque l’entreprise refuse certaines préconisations, la responsabilité devient partagée.

Responsabilités partagées avec le client

Dans la majorité des contrats d’infogérance serveur, certaines responsabilités restent côté client :

  • validation des changements majeurs,
  • gestion des accès utilisateurs,
  • conformité réglementaire métier.

L’infogérance ne remplace pas la gouvernance.

Cas fréquents de zones grises contractuelles

Sur le terrain, on observe souvent :

  • des contrats trop vagues,
  • des périmètres mal définis,
  • des attentes implicites jamais formalisées.

Ces zones grises sont la principale source de conflits lors d’incidents critiques.

Infogérance serveur : responsabilité technique vs responsabilité juridique

Obligation de moyens ou obligation de résultat ?

Dans la majorité des cas, l’infogérance serveur repose sur une obligation de moyens. Le prestataire s’engage à mettre en œuvre toutes les compétences et ressources nécessaires, pas à garantir l’absence totale de problème.

Certaines prestations critiques peuvent toutefois intégrer une obligation de résultat, mais elles sont plus rares et plus coûteuses.

Le rôle clé des SLA et indicateurs de performance

Les SLA sont la traduction concrète de la responsabilité du prestataire :

  • délais d’intervention,
  • temps de rétablissement,
  • niveau de disponibilité.

Un prestataire qui ne propose pas de SLA mesurables n’assume pas pleinement sa responsabilité.

Retour d’expérience terrain : là où les incompréhensions apparaissent

Cas réel : incident serveur, qui est responsable ?

Un cas fréquent : un serveur tombe suite à une faille non corrigée.
Le prestataire affirme avoir alerté.
Le client n’a pas validé la mise à jour par crainte d’interruption.

Résultat : responsabilité partagée, mais frustration totale côté client.

Ce que les PME découvrent trop tard

Beaucoup de PME découvrent après coup que :

  • certaines tâches n’étaient pas incluses,
  • certains risques avaient été signalés,
  • certaines décisions relevaient d’elles.

L’infogérance serveur ne protège pas contre l’absence de pilotage.

Comment un bon prestataire d’infogérance assume (vraiment) ses responsabilités

Posture de conseil et anticipation des risques

Un prestataire engagé ne se contente pas d’exécuter. Il :

  • anticipe les failles,
  • challenge les choix,
  • alerte de façon documentée.

C’est cette posture qui fait la différence entre un simple exploitant et un véritable partenaire IT.

Transparence, reporting et gouvernance serveur

Reporting clair, indicateurs compréhensibles, échanges réguliers :
La responsabilité se construit dans la transparence, pas uniquement dans le contrat.

Vers une infogérance serveur plus stratégique et engagée

L’infogérance serveur évolue. Elle n’est plus seulement technique, elle devient stratégique. Les entreprises n’attendent plus seulement que le serveur fonctionne, mais qu’il soutienne leur croissance, leur sécurité et leur résilience.

Comprendre les responsabilités exactes du prestataire, c’est poser les bases d’une relation saine, durable et performante.

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